Hello ! Aujourd’hui c’est un article plus personnel, un article sur la sensibilité que je n’aurais jamais cru écrire un jour…
Tout a commencé avec l’écriture automatique des pensées du matin, 5 minutes seulement parce que j’étais pressée par le temps. 5 minutes qui m’ont plus souvent aidée à prioriser ma liste de tâches et à essayer de m’en accorder au moins une par jour qui me tenait à cœur. Et puis récemment on m’a conseillée d‘écrire 3 pages chaque matin ! La tâche s’est avérée beaucoup plus difficile et chronophage. Je me suis prêtée à l’exercice sans en être vraiment convaincue.
Au fil des jours j’ai pris plaisir à écrire des mots comme si ma main devenait le prolongement naturel de ma pensée. Pas de littérature ni de poésie (quoique parfois…) mais juste ce que je ressens à un instant t. L’exercice reste fastidieux certains jours et parfois je n’ai pas l’impression qu’il m’apporte réellement quelque chose. D’autres fois de jolis messages en sortent… Comme dans un carnet de croquis où un dessin sort du lot de temps en temps au fur et à mesure de la pratique !
Aujourd’hui j’ai décidé de vous partager un extrait sorti en plein milieu d’une nuit et consigné au petit matin. J’ai mis du temps à me décider à le poser ici. Mais parce qu’il m’a fait du bien et que ce journal peut aussi être un moyen de me dévoiler un peu; Parce que ces mots pourraient peut-être résonner chez d’autres, je me suis dit « pourquoi pas ? »
Sensibilité – Extrait de mes pensées
Force ou faiblesse ?
J’ai longtemps cru que ma sensibilité était une faiblesse à masquer… On me disait régulièrement que j’étais TROP sensible…
Alors j’ai décidé de la cacher. La masquer coûte que coûte, prendre des postures parfois autoritaires qui ne me ressemblent pas, en souffrir et blâmer de nouveau cette foutue sensibilité qui m’écorche. Me créer au fil du temps une armure pour qu’on ne puisse pas m’atteindre. M’emprisonner au fil des années… Ne plus me reconnaître parfois… J’étais devenue la personne à toute épreuve qui planifie un maximum de choses pour éviter de trop subir les assauts de la vie. Je laissais paraître en façade un sourire accueillant, une énergie qui laisse penser que rien ne me touche trop, des solutions toutes faites aux problèmes, celles que j’applique à moi-même pour ne pas être prise au dépourvu, des subterfuges parfaits pour rassurer un esprit dépassé.
Et j’ai réussi à vivre avec cette illusion que tout était sous contrôle ; même si je m’épuisais… Je suis tombée et me suis redressée trouvant de nouvelles parades… Et finalement à trop me protéger, je me suis perdue… La dernière fois c’était il y a quelques mois… La chute a été brutale, c’est mon corps qui a fini par crier parce que je n’écoutais plus mon cœur, ou du moins pas comme j’aurais dû…
Ma boussole
Depuis peu j’ai compris que cette sensibilité était au contraire ma force, un cadeau offert par la vie qui me permet plus facilement d’accéder à mon cœur et à celui des autres. Ma sensibilité me rend à la fois unique et en communion avec ce qui m’entoure. Elle me montre une vie différente à la fois plus jolie mais parfois aussi plus rude… Les jolies choses me touchent profondément mais les coups que je reçois sont aussi plus tranchants… Ca fait partie de l’équation…
Alors maintenant et même si ce n’est pas toujours facile, dès qu’elle m’amine je sais que je suis sur le bon chemin. Soit je profite de l’instant et je m’émerveille, soit j’ai quelque chose à apprendre, une zone d’ombre à éclairer… Les cailloux et les chutes font toujours partie du voyage – rien n’a changé de ce côté-là – mais j’ai désormais trouvé une boussole qui je l’espère va me permettre de ne plus tant m’égarer.
C’est plus facile à écrire qu’à vivre au quotidien mais j’espère qu’en posant ces mots et en les relisant en cas de coup dur je resterai sur ma route !
Nous ne sommes pas seul.e.s
Parce les jolis mots des autres résonnent avec force en moi également. Voici quelques phrases sur la sensibilité ou la vulnérabilité qui me touchent profondément :
« Etre différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. »
ALBERT CAMUS
« Je suis doué d’une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire. »
GUSTAVE FLAUBERT
« La vulnérabilité, c’est l’incertitude, la prise de risque, l’ouverture émotionnelle aux autres. L’amour est incertain et incroyablement risqué. Aimer, c’est se mettre à nu sur le plan affectif. Oui, c’est effrayant et cela peut faire mal, mais pouvons nous imaginer vivre sans aimer et sans être aimé ? Faire connaître ses écrits, ses peintures, ses photos ou ses idées sans avoir l’assurance qu’ils soient acceptés et appréciés, c’est aussi de la vulnérabilité. Absorber la joie de certains instants tout en sachant qu’ils sont fugaces et que la sagesse populaire recommande de ne pas trop se réjouir du bonheur pour ne pas attirer le malheur, est aussi une forme de vulnérabilité. Demander pardon, défendre quelqu’un qui est calomnié, appeler des amis dont l’enfant vient de mourir, recevoir une promotion sans savoir si nous serons à la hauteur, avoir foi en l’avenir, être sur scène et espérer des applaudissements plutôt que des rires, être authentique dans notre relation à l’autre et partager notre vérité, c’est aussi cela la vulnérabilité. »
BRENE BROWN
Le mot de la fin
Si vous êtes arrivés sur cette page ce n’est probablement pas par hasard ! Si vous êtes arrivés jusqu’à ce paragraphe c’est que cette sensibilité vous parle ! Nous sommes donc probablement faits pour nous entendre ! Vous pouvez utiliser la zone de commentaire en dessous si vous souhaitez partager votre expérience ou m’envoyer un petit mot directement si comme moi l’échange privé vous paraît plus accessible.
A bientôt,
Si ce contenu vous inspire, n’hésitez pas à l’épingler ou le partager !
Pauline Fillâtre dit
Coucou Ellie, je me retrouve dans beaucoup de tes mots 😉 Devoir jouer un rôle, faire comme si tout allait bien parce qu’il faut garder la face, parce qu’il ne faut pas montrer qu’on ne va pas bien, c’est vraiment fatiguant. Je suis comme toi, j’envisage un maximum de choses pour ne pas être prise au dépourvu. J’aimerais tellement me dire « bon on verra bien comment ça se passe, je ne vais pas me prendre la tête » ! Le lâcher-prise est une chose très dure à atteindre je trouve.
Et le regard des autres ! Ce que les autres vont penser de nous, comment ils vont nous percevoir, à quel moment ils vont se rendre compte que nous ne sommes pas vraiment nous, tellement de poids que l’on s’inflige !
Une image me vient en tête, on est sur un chemin, tout se passe bien et d’un coup, un mur se dresse devant nous, et là où d’autres commenceraient à l’escalader sans réfléchir, nous on se le prend en pleine face ! On va réussir à passer à travers bien sûr mais ça nous prendre plus de temps.
En tout cas, je suis hyper heureuse pour toi, c’est énorme d’avoir transformé cette sensibilité en force, de la voir comme un cadeau de la vie. Dans notre métier d’illustratrice, il est clair que ce côté de notre personnalité est une force, ça se ressent dans nos illustrations je pense, peu importe notre style graphique.
Merci à toi d’avoir posté cet article qui touchera beaucoup de personnes, j’en suis sûre 😉
Ellie dit
Salut Pauline, merci beaucoup pour ce long commentaire qui me touche ! Je me sens moins seule 😉 !!
Je vois effectivement que mes mots ont fait écho avec ton propre parcours.
Dans un milieu créatif comme l’illustration notre sensibilité nous rend unique et nous permet de transmettre les émotions qui nous traversent ! Un joli moyen d’expression !
A bientôt !